La réintroduction réussie du Pygargue à queue blanche grâce à la détermination des « Aigles du Léman »

En 2022, après plus de 130 ans de disparition de nos paysages savoyards, le Pygargue à queue blanche a été réintroduit avec succès dans le bassin du Haut-Rhône. Un projet de longue haleine mené par des passionnés, et lauréat de la 1ère édition des appels à projets « Agir pour l’Avenir des Savoie ».

Dès 2007, l’idée est venue de faire de ce retour dans la nature de ce prédateur un réel projet patrimonial. Il est de notre devoir à nous, qui reproduisons en captivité des espèces rares de rapaces, d’aider à la réintroduction du Pygargue à queue blanche, dont le dernier couple a été tué en 1892 dans la forêt de Ripaille à Thonon-les-Bains.

Jacques-Olivier Travers, fondateur et gérant du parc « Les Aigles du Léman », est à l’origine du projet de réintroduction du Pygargue à queue blanche dans le bassin lémanique. Aujourd’hui, il est également référent scientifique et technique de l’association en charge de ce projet.

Réintroduction, biodiversité et patrimoine naturel

Le Pygargue à queue blanche est l’un des plus grands rapaces diurnes d’Europe et le plus gros aigle d’Europe. C’est un « top prédateur », capable de réguler des espèces de Cormorans, de Hérons et de Harles, espèces invasives qui ponctionnent de façon importante les ressources alimentaires des lacs.

Il aura fallu 8 années pour trouver des Pygargues à queue blanche nés en captivité à l’étranger, les ramener et maitriser le processus de reproduction. Pendant ce temps, des actions de communication ont été menées par l’association, avec pour objectif de faire redécouvrir ce bel animal au grand public, qui était autrefois présent dans toute la France.

En juin 2022, ce sont finalement 85 jeunes Pygargues qui ont été relâchés sur le Bassin du Haut-Rhône, zone riche en fleuves, lacs et marais, environnement idéal pour ces rapaces.

Lauréat de l’appel à projets

L’association a déposé un dossier dans le cadre de la 1ère édition de l’appel à projets du fonds de dotation du Crédit Agricole des Savoie « Agir pour l’Avenir des Savoie », et a été récompensée avec un don de 30 000 €.  Une aide précieuse qui a permis de financer en partie des éléments majeurs du projet : des balises GPS, la maison des Pygargues et le programme de parrainage.

Les balises GPS

Le projet a un volet scientifique essentiel. Avant de relâcher les oiseaux dans la nature, des balises GPS ont été installées sur leur dos, afin de recueillir des données diverses : déplacements, alimentation… Le coût de ces balises est très important et pèse sur le budget global du projet.

La maison des Pygargues

Ce tout nouvel espace situé à l’intérieur du parc regroupe une expo photos, des projections de films documentaires et des espaces pédagogiques pour apprendre la biologie, les modes de chasse… Ouvert au grand public depuis le 04 juin 2022, il a accueilli cet été plus de 4 000 visiteurs, dont 2 000 scolaires.

Parrainage

Depuis peu, « les Aigles du Léman » ont créé une plateforme Internet qui permet au public de suivre la vie d’un aiglon grâce à des caméras installées dans les nids, et les déplacements de l’oiseaux grâce aux balises GPS. Chacun peut parrainer un aiglon pour 50 € pour un an, et le suivre tout au long de l’année, à distance via la plateforme Internet, mais également dans la nature. A ce jour, le parc compte déjà plus de 800 parrains. Si vous souhaitez parrainez un aiglon, rendez-vous sur le site dédié :

Etre lauréat de l’appel à projets du Crédit Agricole des Savoie a mis notre action sous le feu des projecteurs et nous a permis d’avoir d’autres sponsors. En plus de l’aide financière, ce soutien sécurise le projet aux yeux d’autres partenaires potentiels.

Jacques-Olivier Travers, les Aigles du Léman

Le champion des jeunes Pygargues

Le premier Pygargue à queue blanche à avoir pris son envol après 130 ans de disparition se nomme « Crédit Agricole » ! C’est le « champion » des jeunes Pygargues relâchés cette année :  premier à être partis, il s’est mis à chasser très rapidement et il s’est installé en premier dans la nature à proximité de Neufchâtel, en Suisse.

Et la suite ?

Pour le moment, la réintroduction se passe très bien. Mais c’est un programme de 8 ans qui débute : l’association va désormais se concentrer sur le suivi des rapaces réintroduis, l’amélioration des installations, la communication…

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