Le Village by CA des Savoie fait grandir les jeunes pousses

Coopérer pour innover. C’est tout l’enjeu des Villages by CA, des espaces de coopération entre entreprises privées, organismes publics et jeunes pousses, créés en 2014 par le Crédit Agricole. Celui des Savoie, situé allée du Lac-Saint-André, au sein du technopôle Savoie Technolac, au Bourget-du-Lac, a été inauguré en novembre 2017. De jeunes entrepreneurs bénéficient de l’expertise, du réseau et de « la bienveillance » des partenaires, tels que Folliet, Philips, Alpen’Tech, Audrex, Fidal, Axeleo, Mazars, le Réseau Entreprendre Savoie et French Tech In The Alps-Chambéry. Les entreprises s’engagent concrètement auprès des start-up, en accompagnant leurs projets de développement. L’idée étant qu’elles puissent se retrouver dans « une dynamique d’innovation permanente ».

L’ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) de mécanique de précision Alpen’Tech, implantée dans la vallée de l’Arve, a rejoint l’incubateur, en tant que partenaire, parce que son PDG Marc Horellou était intéressé par l’innovation et les évolutions technologiques, notamment la fabrication additive. Il peut échanger avec des start-up, « afin de s’acculturer et rencontrer d’autres manières de penser. Si ce n’est pas dans son core business, des start-up peuvent aussi apporter des solutions sur les métiers périphériques », affirme le « maire » du Village, Romain Adam.

Les start-up hébergées à Savoie Technolac ont été sélectionnées par un comité composé du Crédit Agricole des Savoie, de Chambéry-Grand Lac Economie et des entreprises partenaires. L’ambition de la banque étant d’accueillir une trentaine de jeunes pousses prometteuses, d’ici 2019.

« Le Village est conçu comme un lieu de partage et de création. Mon rôle de maire est de favoriser l’émergence des projets innovants et d’accompagner au quotidien les nouveaux talents, explique Romain Adam. C’est aussi leur donner accès aux réseaux et aux infrastructures des Villages by CA ici, en Savoie, en France et à l’international. » Au Bourget-du-Lac, le Village by CA dispose par exemple de relais dans 25 villes dans le monde, dont New-York, Londres, Moscou, Shanghai, Séoul, Tokyo et Singapour.

« Un lieu commun entre entreprises innovantes, où l’on trouvera toujours le bon interlocuteur selon notre problématique ou notre préoccupation du moment », témoigne Mathieu Cura, 39 ans, président d’Optimistik, éditeur de logiciels qui permettent d’identifier les paramètres qui influent sur la performance d’un process industriel.

Fondée en juillet 2015, Optimistik emploie aujourd’hui une dizaine de personnes et a rejoint le Village en février dernier, où la proximité entre « startupeurs » est un atout. « Il suffit d’ouvrir la porte de notre bureau pour rencontrer un autre entrepreneur », résume-t-il. Mais c’est aussi « la flexibilité qui nous est offerte, selon la croissance de notre société », qu’il apprécie dans ce type de structure. « A l’inverse des pépinières d’entreprises, c’est bien plus qu’un lieu d’hébergement », dit-il.

A 29 ans, Yannick Marion est le cofondateur de Beelse, qui propose une solution logicielle de cloud manufacturing pour les industriels dédiée à l’impression 3D. « Elle permet aux entreprises de pouvoir produire des pièces détachées en un seul clic et partout dans le monde, grâce aux technologies de fabrication additive industrielle », décrit-il.

Présente au moment de sa création en mai 2016, dans l’incubateur de Savoie Technolac, la start-up y a trouvé un lieu pour maturer son projet, et en rejoignant ensuite le Village by CA, en octobre 2017, « il nous a plutôt servi d’accélérateur ».

Yannick Marion profite d’un réseau qui rassemble une trentaine de Villages by CA implantés partout en France, mais aussi de pouvoir entrer en relation avec des clients professionnels de la banque et les partenaires industriels du Village. Depuis, Beelse est passée de 3 à 6 salariés, et a créé, en juin, son bureau de R&D, dans un autre Village, à Grenoble, « pour être au plus près des jeunes talents en développement informatique », justifie-t-il.

Maintenant, Beelse compte se projeter à l’international et vise une levée de fonds de plusieurs millions d’euros, d’ici fin 2019.

Article de Jérôme Meyrand – Machines productions vallées. Crédits photos : ©Pict’Your Company

 

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