Scierie de Savoie à la pointe de l’innovation
Dans le top 15 du sciage de résineux en France, le groupe Scierie de Savoie vient de se doter d’un outil de transformation du bois dernier-cri. Une modernisation indispensable pour rester compétitif sur un marché très concurrentiel. Initiée en 2011, cette mutation a pu se concrétiser en 2018, grâce à la détermination de ses dirigeants, et à un plan de financement exemplaire, piloté par le Crédit agricole des Savoie, partenaire historique de la scierie.
Une belle histoire de coopération
Du lundi au vendredi, c’est l’effervescence sur le site de Scierie de Savoie Lapierre et Martin à Rognaix, entre Albertville et Moûtiers.
Le ballet des semi-remorques bat son plein, tant du côté du parc à grumes que de la zone de stockage des planches de résineux, impeccablement sciées et conditionnées, prêtes à être acheminées à leurs destinataires. Depuis le 15 janvier dernier, date de la mise en service de son nouvel équipement industriel, la plus importante scierie de Savoie a franchi une étape clé de son histoire.
Celle-ci a commencé fin 2009 avec le rapprochement de deux scieries familiales concurrentes, Scieries réunies de Savoie à Rognaix et Scierie Lapierre à Châteauneuf. Leurs dirigeants respectifs, Jean-François Lapierre et Grégory Martin, avaient alors compris que pour continuer à exister sur le marché du sciage du bois très concurrentiel et capitalistique, ils devaient unir leurs forces pour atteindre une taille critique. L’étape suivante a été d’engager la modernisation de la production.
Un projet de longue haleine, entamé en 2011 et opérationnel sept ans plus tard. « Il a fallu définir le plan de modernisation et ses objectifs, contacter les fournisseurs de matériels, et enfin financer cette transformation, en particulier l’achat de matériels à la pointe de la technologie », a rappelé Grégory Martin lors de l’inauguration du nouvel outil de transformation du bois de Rognaix.
En vedette, la ligne de sciage canter fabriquée par l’Allemand Linck. Dotée d’un scanner 3D, elle est capable d’analyser chaque grume et de déterminer sa meilleure orientation pour optimiser sa coupe. Elle vient compléter la ligne existante, réservée aux grumes les plus volumineux.
« Opérationnel depuis six mois, notre nouvel outil de production a déjà permis d’augmenter notre productivité et la qualité de nos produits », constate Grégory Martin. « Notre capacité de sciage est passée de 400 m3 jour à plus de 600 m3. Nous disposons désormais d’une grande souplesse avec possibilité de débiter des grumes de diamètres et de qualité très variables ». Indispensable face à une matière première issue de forêts locales de résineux hétérogènes en raison de leur caractère montagnard.
Un avenir prometteur
En vitesse de croisière, la scierie traitera 75 000 m3 de bois contre 55 000 m3 auparavant, soit 40 % d’augmentation. De quoi répondre à l’essor de la demande déjà constaté, avec des livraisons inédites jusqu’en Bretagne. « Nous pouvons envisager l’avenir avec beaucoup plus de sérénité qu’auparavant », estime Grégory Martin dont l’entreprise dispose désormais de sérieux atouts pour rester dans la course d’une filière stratégique pour la France, et la région Auvergne-Rhône-Alpes en particulier.
Une réussite collective
Dans sa mutation, Scierie de Savoie a été épaulée par de nombreux acteurs, publics et privés, conscients des retombées économiques et sociales favorables pour le territoire. Ses dirigeants ont ainsi salué l’engagement à leurs côtés des collectivités. « Le Conseil départemental de la Savoie a effectivement été au rendez-vous avec le département de la Haute-Savoie, via le Conseil Savoie Mont-Blanc, instance bi-départementale détentrice de la compétence agriculture, bois et forêt », a confirmé Hervé Gaymard, président du Conseil départemental de la Savoie. « Nous avons soutenu de toutes nos forces ce projet et sa démarche exemplaire car il contribue à rendre plus performante notre filière bois en Pays de Savoie-Mont-Blanc ».
Scierie de Savoie a également reçu l’appui de la commune de Rognaix, des services de l’État et de l’agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises. « Je remercie le pool bancaire » a souligné Grégory Martin.
Monté par le Crédit Agricole des Savoie, banque historique des Scieries réunies de Savoie, ce pool a permis de financer le projet.
Eric Vial, président du Crédit Agricole des Savoie, s’est félicité de l’investissement réalisé par Scierie de Savoie, maillon essentiel dans la valorisation du bois de Savoie. « Premier financeur de l’économie des Savoie, le Crédit Agricole des Savoie, accompagné par les filiales nationales de notre groupe, en l’occurrence ici de CALEF, filiale crédit-bail et affacturage, met à la disposition des entrepreneurs savoyards un panel de produits et services pour les financer et les conseiller ».
Pour Jean-Yves Barnavon, directeur général du Crédit Agricole des Savoie, « le Crédit Agricole des Savoie se fait fort de soutenir les entrepreneurs des deux Savoie, qui, à l’image de Grégory Martin et Jean-François Lapierre dans la filière bois, s’engagent dans des projets ambitieux et fédérateurs pour le territoire. »
Crédits photos et article rédigé par Sophie Chanaron – ©Actumontagne